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Tourisme durable et enjeux stratégiques

Editorial La Presse

LE tourisme tunisien a-t-il vraiment de l’avenir ? Les perspectives sont plutôt optimistes. Car, ce qui fait réellement la particularité de ce secteur, c’est qu’il trouve toujours les ressources nécessaires pour s’acquitter de son « devoir » économique. 

Les indicateurs de 2023 semblent conforter cette tendance optimiste. Justement, fin juillet, les statistiques parlent de plus de 5 millions de touristes, ce qui laisse entendre que le record de 2019, année de référence, pourrait être égalé et même dépassé. Les recettes ont connu, de leur côté, une forte progression avant un montant global de 3,3 milliards de dinars, soit une hausse de plus de 53% par rapport à la même période de l’année dernière.

Et on se rappelle, d’ailleurs, que tout au long des périodes difficiles, le tourisme a réussi, bien qu’il n’ait pas été au meilleur de sa forme, à amortir les chocs que subissait lourdement l’économie nationale et à compenser, tant bien que mal, le manque à gagner significatif des autres activités.

Reste que ce statut place régulièrement ce secteur stratégique face à de nouvelles responsabilités et lui impose de nouvelles exigences qui seraient bien évidemment plus complexes.

Un tel enjeu qui devrait tenir compte de certaines composantes essentielles : l’amélioration de la qualité aussi bien de l’offre que des services, la mise à niveau de l’infrastructure hôtelière et la consolidation du niveau des investissements.

Et cela ne serait pas suffisant. Car, pour mieux répondre aux tendances du marché mondial, et satisfaire les exigences des donneurs d’ordre internationaux, le tourisme tunisien doit miser sur de nouveaux concepts. On pense, notamment, au tourisme durable qui s’est positionné, depuis des années déjà, comme une priorité stratégique, surtout que le concept de masse est en perte de vitesse en raison de sa forte nuisance environnementale et la timidité de son niveau d’attractivité.

D’autant plus que selon des statistiques de l’Institut arabe des chefs d’entreprise, plus de 80% de nos hôteliers ont perdu plus 50% de leur chiffre d’affaires en 2020, alors qu’environ 135 unités ont été contraintes à mettre la clé sous la porte faute de pouvoir proposer une offre diversifiée.

Un constat inquiétant qui implique une transition rapide vers des niches plus attractives. La Tunisie est en mesure de relever ce pari d’avenir, surtout que notre secteur dispose d’un potentiel énorme qui a besoin seulement d’être repensé et revalorisé.

Pour répondre à cette nouvelle tendance stratégique, il faut avoir, avant tout, de la vision et encore plus de détermination.

Deux éléments clés qui doivent être, eux-mêmes, adossés à une politique de financement bien appropriée. Ce qui nous amène directement à la nécessité de relancer toutes les dispositions retenues par le livre blanc, élaboré en 2017 sur l’endettement et le financement du secteur hôtelier, et qui restent sans suite.

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